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.siège.Il s'attardait à regarder la rue sombre et les étoilesAu centre de la ville, les rues étaient déjà moins peupléesqui apparaissaient et disparaissaient dans le ciel noir.et les lumières plus rares.Des enfants jouaient encoreLe vieil asthmatique était dressé dans son lit.Il semblaitdevant les portes.Quand Cottard le demanda, le docteurrespirer mieux et comptait les pois chiches qu'il faisaitarrêta sa voiture devant un groupe de ces enfants.Ilspasser d'une des marmites dans l'autre.Il accueillit lejouaient à la marelle en poussant des cris.Mais l'un d'eux,docteur avec une mine réjouie.aux cheveux noirs collés, la raie parfaite et la figure sale, Alors, docteur, c'est le choléra?fixait Rieux de ses yeux clairs et intimidants.Le docteur Où avez-vous pris ça ?détourna son regard.Cottard, debout sur le trottoir, lui Dans le journal, et la radio l'a dit aussi.serrait la main.Le représentant parlait d'une voix rauque Non, ce n'est pas le choléra.et difficile.Deux ou trois fois, il regarda derrière lui. En tout cas, dit le vieux très surexcité, ils y vont fort, Les gens parlent d'épidémie.Est-ce que c'est vrai,hein, les grosses têtes !docteur ? N'en croyez rien, dit le docteur. Les gens parlent toujours, c'est naturel, dit Rieux.Il avait examiné le vieux et maintenant il était assis au Vous avez raison.Et puis quand nous aurons unemilieu de cette salle à manger misérable.Oui, il avait peur.dizaine de morts, ce sera le bout du monde.Ce n'est pasIl savait que dans le faubourg même une dizaine decela qu'il nous faudrait.malades l'attendraient, le lendemain matin, courbés surLe moteur ronflait déjà.Rieux avait la main sur sonleurs bubons.Dans deux ou trois cas seulement, l'incisionlevier de vitesse.Mais il regardait à nouveau l'enfant quides bubons avait amené un mieux.Mais, pour la plupart, cen'avait pas cessé de le dévisager avec son air grave etserait l'hôpital et il savait ce que l'hôpital voulait dire pourtranquille.Et soudain, sans transition, l'enfant lui sourit deles pauvres.« Je ne veux pas qu'il serve à leurs expérien-toutes ses dents.ces », lui avait dit la femme d'un des malades.Il ne Qu'est-ce donc qu'il nous faudrait? demanda leservirait pas leurs expériences, il mourrait et c'était tout.docteur en souriant à l'enfant.Les mesures arrêtées étaient insuffisantes, cela était bienCottard agrippa soudain la portière et, avant de s'enfuir,clair.Quant aux salles « spécialement équipées », il lescria d'une voix pleine de larmes et de fureur :connaissait : deux pavillons hâtivement déménagés de Un tremblement de terre.Un vrai !Il n'y eut pas de tremblement de terre et la journée du leurs autres malades, leurs fenêtres calfeutrées, entouréslendemain se passa seulement, pour Rieux, en longues d'un cordon sanitaire.Si l'épidémie ne s'arrêtait pas d'elle-courses aux quatre coins de la ville, en pourparlers avec lesmême, elle ne serait pas vaincue par les mesures quefamilles de malades et en discussions avec les malades eux- l'administration avait imaginées.mêmes.Jamais Rieux n'avait trouvé son métier aussi lourd.Cependant, le soir, les communiqués officiels restaientJusque-là, les malades lui facilitaient la tâche, ils seoptimistes.Le lendemain, l'agence Ransdoc annonçait quedonnaient à lui.Pour la première fois, le docteur les sentaitles mesures préfectorales avaient été accueillies avec séré-6061 nité et que, déjà, une trentaine de malades s'étaient J'ai les chiffres, dit le préfet, ils sont en effetdéclarés.Castel avait téléphoné à Rieux :inquiétants. Combien de lits offrent les pavillons? Ils sont plus qu'inquiétants, ils sont clairs. Quatre-vingts. Je vais demander des ordres au Gouvernement Il y a certainement plus de trente malades dans lagénéral.ville ?Rieux raccrocha devant Castel : Il y a ceux qui ont peur et les autres, les plus Des ordres ! Et il faudrait de l'imagination.nombreux, ceux qui n'ont pas eu le temps. Et les sérums ? Les enterrements ne sont pas surveillés ? Ils arriveront dans la semaine. Non.J'ai téléphoné à Richard qu'il fallait des mesu- La préfecture, par l'intermédiaire de Richard, demandares complètes, non des phrases, et qu'il fallait élever contreà Rieux un rapport destiné à être envoyé dans la capitale del'épidémie une vraie barrière ou rien du tout.la colonie pour solliciter des ordres.Rieux y mit une Et alors ?description clinique et des chiffres.Le même jour, on Il m'a répondu qu'il n'avait pas pouvoir.A mon avis, compta une quarantaine de morts.Le préfet prit sur lui,ça va monter.comme il disait, d'aggraver dès le lendemain les mesuresEn trois jours, en effet, les deux pavillons furent remplis.prescrites.La déclaration obligatoire et l'isolement furentRichard croyait savoir qu'on allait désaffecter une école et maintenus.Les maisons des malades devaient être ferméesprévoir un hôpital auxiliaire.Rieux attendait les vaccins et et désinfectées, les proches soumis à une quarantaine deouvrait les bubons.Castel retournait à ses vieux livres et sécurité, les enterrements organisés par la ville dans lesfaisait de longues stations à la bibliothèque.conditions qu'on verra.Un jour après, les sérums arri- Les rats sont morts de la peste ou de quelque chose vaient par avion.Ils pouvaient suffire aux cas en traite-ment.Ils étaient insuffisants si l'épidémie devait s'étendre.qui lui ressemble beaucoup, concluait-il.Ils ont mis dans lacirculation des dizaines de milliers de puces qui transmet- On répondit au télégramme de Rieux que le stock detront l'infection suivant une proportion géométrique, si on sécurité était épuisé et que de nouvelles fabrications étaientcommencées.ne l'arrête pas à temps.Rieux se taisait.Pendant ce temps, et de toutes les banlieues environnan-A cette époque le temps parut se fixer.Le soleil pompaittes, le printemps arrivait sur les marchés.Des milliers deles flaques des dernières averses.De beaux ciels bleusroses se fanaient dans les corbeilles des marchands, au longdébordant d'une lumière jaune, des ronronnementsdes trottoirs, et leur odeur sucrée flottait dans toute la ville.d'avions dans la chaleur naissante, tout dans la saisonApparemment, rien n'était changé.Les tramways étaientinvitait à la sérénité.En quatre jours, cependant, la fièvretoujours pleins aux heures de pointe, vides et sales dans lafit quatre bonds surprenants : seize morts, vingt-quatre,journée.Tarrou observait le petit vieux et le petit vieuxvingt-huit et trente-deux.Le quatrième jour, on annonçacrachait sur les chats.Grand rentrait tous les soirs chez luil'ouverture de l'hôpital auxiliaire dans une école mater- pour son mystérieux travail.Cottard tournait en rond etnelle.Nos concitoyens qui, jusque-là, avaient continué deM.Othon, le juge d'instruction, conduisait toujours samasquer leur inquiétude sous des plaisanteries, semblaientménagerie.Le vieil asthmatique transvasait ses pois et l'ondans les rues plus abattus et plus silencieux.rencontrait parfois le journaliste Rambert, l'air tranquilleRieux décida de téléphoner au préfet : et intéressé.Le soir, la même foule emplissait les rues et les Les mesures sont insuffisantes.queues s'allongeaient devant les cinémas [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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