[ Pobierz całość w formacie PDF ]
. A moins que tu ne sois trop fatigué, Dimitri, observa le docteur Hamine.Il ne fautpoint te gêner& Je ne suis pas content de ta mine& Tu dois avoir besoin de repos& Oui, répondit Nicolef, mais ce n est rien& La nuit me remettra& Prenons le thé,mes amis& Je ne vous ai déjà fait que trop attendre, et, si vous le permettez, je mecoucherai de bonne heure& Qu as-tu, père ?& demanda Ilka, en regardant Dimitri les yeux dans les yeux. Rien, chère enfant, rien, te dis-je.Si tu t inquiètes davantage, Hamine finira parme découvrir quelque maladie imaginaire, ne fût-ce que pour se donner lasatisfaction de me guérir ! Ce sont celles-là dont on ne guérit pas !& répondit le docteur en secouant la tête. Vous n avez rien appris de nouveau, monsieur Nicolef ?& demanda le consul. Rien& si ce n est que le gouverneur général Gorko, qui était à Pétersbourg, vientde revenir à Riga. Bon ! s écria le docteur, je doute fort que ce retour fasse plaisir aux Johausen,qu on ne doit pas voir d un très bon Sil là-bas.»Le front de Dimitri Nicolef se plissa plus vivement.Ce nom ne lui rappelait-il pasla fatale échéance qui le mettait à la merci du banquier allemand ?Le thé étant prêt, Ilka remplit les tasses,  un thé de bonne qualité, bien qu il necoûtât pas jusqu à cent soixante francs la livre comme celui des riches.Il en est àtout prix, heureusement, car c est la boisson usuelle, la boisson moscovite parexcellence, et dont on fait usage même chez les pauvres gens.Ces tasses de thé furent accompagnées de petits pains au beurre que la jeuneménagère confectionnait elle-même, et, pendant une demi-heure, l entretien seprolongea entre les trois amis.Il porta sur l état des esprits à Riga, le même, d ailleurs, qui régnait dans lesprincipales villes des provinces Baltiques.Cette lutte des deux éléments germaniqueet slave passionnait les plus indifférents.Avec l accentuation des énergies politiques, on pouvait prévoir que la bataille seraitchaude, surtout à Riga, où les races étaient plus directement en contact.Dimitri, visiblement préoccupé, prenait à peine part à la conversation, bien que sapersonnalité fût souvent mise en cause.Sa pensée était « ailleurs », comme on dit&Où ?& lui seul eût pu l apprendre.Mais, quand il était mis en demeure de répondre,il ne le faisait que par des paroles évasives qui ne contentaient pas le docteur.« Voyons, Dimitri, répétait-il, tu as l air d être au fond de la Courlande, lorsquenous sommes à Riga !& Est-ce que, par hasard, ton intention serait de tePage 22 sur 125 Un drame en Livonie Jules Vernedésintéresser de la lutte ?& L opinion est pour toi, la haute administration est pourtoi& Voudrais-tu donc assurer une fois de plus le succès des Johausen ?& »Encore ce nom, qui produisait toujours l effet d un coup violent sur l infortunédébiteur de la riche maison de banque !« Ils sont plus puissants que tu ne le crois, Hamine& répondit Dimitri. Mais moins qu ils ne le disent, on le verra bien ! » répliqua le docteur.La demie de neuf heures sonna à l horloge.Il était temps de se retirer.Le docteur etM.Delaporte se levèrent pour prendre congé de leurs hôtes.Il faisait très mauvais temps.La rafale fouettait les fenêtres.Le vent sifflait autournant des rues, et, s engouffrant par la cheminée, rabattait parfois la fumée dupoêle.« Quelle bourrasque ! dit le consul. Un temps à ne pas mettre un médecin dehors !& déclara le docteur.Allons,venez, Delaporte, je vous offre une place dans ma voiture& Une voiture à deuxpieds, sans roues ! »Le docteur embrassa Ilka, suivant sa vieille habitude.M.Delaporte et lui serrèrentcordialement la main à M.Dimitri Nicolef, qui les reconduisit jusqu au seuil de lamaison.Puis tous deux disparurent au milieu de cette obscurité où la tourmentefaisait rage.Ilka vint donner à son père le baiser du soir, et Dimitri Nicolef la pressa dans sesbras peut-être avec plus de tendresse que d habitude [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • drakonia.opx.pl
  • Linki