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.Oui& il n y a pas d erreur&Ainsi, c est ce riche étranger qui a enlevé Thomas Roch, et jesuis à bord de l Ebba, son yacht bien connu sur ces parages del Est-Amérique !& Soit ! L homme qui est devant moi me dira ceque j ai le droit de savoir.Je me souviens que le comte d Artigaset lui parlaient la langue anglaise& Il me comprendra et ne pour-ra refuser de répondre à mes questions.Dans ma pensée, cet homme doit être le capitaine de la goé-lette Ebba.« Capitaine, lui dis-je, c est vous que j ai vu à Healthful-House& Vous me reconnaissez ?& »Lui se contente de me dévisager et ne daigne pas me répon-dre.« Je suis le surveillant Gaydon, ai-je repris, le gardien deThomas Roch, et je veux savoir pourquoi vous m avez enlevé etmis à bord de cette goélette ?& »Ledit capitaine m interrompt d un signe, et encore, ce signe,n est-ce pas à moi qu il s adresse, mais à quelques matelots postésprès du gaillard d avant.Ceux-ci accourent, me prennent les bras, et, s inquiétant peudu mouvement de colère que je ne puis retenir, m obligent à des-cendre l escalier du capot de l équipage.Cet escalier n est à vrai dire qu une échelle à barreaux de ferperpendiculairement fixée à la cloison.Sur le palier, de chaquecôté, s ouvre une porte, qui établit la communication entre leposte, la cabine du capitaine et d autres chambres contiguës. 75  Allait-on de nouveau me plonger dans le sombre réduit quej ai déjà occupé à fond de cale ?&Je tourne à gauche, l on m introduit à l intérieur d une cabine,éclairée par un des hublots de la coque, repoussé en ce moment,et qui laisse passer un air vif.L ameublement comprend un cadreavec sa literie, une table, un fauteuil, une toilette, une armoire.Sur la table, mon couvert est mis.Je n ai plus qu à m asseoir,et, comme l aide-cuisinier allait se retirer après avoir déposé di-vers plats, je lui adresse la parole.Encore un muet celui-là,  un jeune garçon de race nègre, etpeut-être ne comprend-il pas ma langue ?&La porte refermée, je mange avec appétit, remettant à plustard des questions qui ne resteront pas toujours sans réponses.Il est vrai, je suis prisonnier,  mais cette fois, dans desconditions de confort infiniment préférables, et qui me serontconservées, je l espère, jusqu à notre arrivée à destination.Et alors, je m abandonne à un cours d idées dont la premièreest celle-ci : c est le comte d Artigas qui avait préparé cette affaired enlèvement, c est lui qui est l auteur du rapt de Thomas Roch, etnul doute que l inventeur français ne soit installé dans une nonmoins confortable cabine à bord de l Ebba.En somme, qui est-il, ce personnage ?& D où vient-il, cetétranger ?& S il s est emparé de Thomas Roch, est-ce donc qu ilveut, à n importe quel prix, s approprier le secret de son Fulgura-teur ?& C est vraisemblable.Aussi devrai-je prendre garde à nepoint trahir mon identité, car toute chance de redevenir librem échapperait, si l on apprenait la vérité sur mon compte. 76  Mais que de mystères à percer, que d inexplicable à expliquer, l origine de ce d Artigas, ses intentions pour l avenir, la direc-tion que suit sa goélette, le port auquel elle est attachée& et aussicette navigation, sans voile et sans hélice, avec une vitesse d aumoins dix milles à l heure !&Enfin, avec le soir, un air plus frais pénètre à travers le hublotde la cabine.Je le ferme au moyen de sa vis, et, puisque ma porteest verrouillée à l extérieur, le mieux est de me jeter sur le cadre,de m endormir aux douces oscillations de cette singulière Ebba àla surface de l Atlantique.Le lendemain, je suis levé dès l aube, je procède à ma toilette,je m habille, et j attends.L idée me vient aussitôt de voir si la porte de la cabine estfermée&Non, elle ne l est pas.Je pousse le vantail, je gravis l échellede fer, et me voici sur le pont.À l arrière, tandis que les matelots vaquent aux travaux de la-vage, deux hommes, dont l un est le capitaine, sont en train decauser.Celui-ci ne manifeste aucune surprise en m apercevant, et,d un signe de tête, me désigne à son compagnon.L autre, que je n ai jamais vu, est un individu d une cinquan-taine d années, barbe et chevelure noires mélangées de filsd argent, figure ironique et fine, Sil agile, physionomie intelli-gente.Celui-là se rapproche du type hellénique, et je n ai plusdouté qu il fût d origine grecque, quand je l ai entendu appelerSerkö  l ingénieur Serkö  par le capitaine de l Ebba.Quant à ce dernier, il se nomme Spade,  le capitaine Spade, et ce nom a bien l air d être de provenance italienne.Ainsi unGrec, un Italien, un équipage composé de gens recrutés en tous 77  les coins du globe, et embarqués sur une goélette à nom norvé-gien& ce mélange me paraît, à bon droit, suspect.Et le comte d Artigas, avec son nom espagnol, son type asiati-que& d où vient-il ?&Le capitaine Spade et l ingénieur Serkö s entretiennent à voixbasse.Le premier surveille de près l homme de barre, qui nesemble pas avoir à se préoccuper des indications du compas placédans l habitacle devant ses yeux.Il paraît plutôt obéir aux gestesde l un des matelots de l avant, qui lui indique s il doit venir surtribord ou sur bâbord.Thomas Roch est là, près du roufle& Il regarde cette immensemer déserte, qu aucun contour de terre ne limite à l horizon.Deuxmatelots, placés près de lui, ne le perdent pas de vue.Ne pouvait-on tout craindre de ce fou,  même qu il se jetât par-dessus lebord ?&Je ne sais s il me sera permis de communiquer avec mon an-cien pensionnaire ?&Tandis que je m avance vers lui, le capitaine Spade etl ingénieur Serkö m observent.Je m approche de Thomas Roch, qui ne me voit pas venir, etme voici à son côté.Thomas Roch n a point l air de me reconnaître, et ne fait pasun seul mouvement.Ses yeux, qui brillent d un vif éclat, ne ces-sent de parcourir l espace.Heureux de respirer cette atmosphèrevivifiante et chargée d émanations salines, sa poitrine se gonfle ende longues aspirations.À cet air suroxygéné se joint la lumièred un magnifique soleil, débordant un ciel sans nuages, et dont lesrayons le baignent tout entier.Se rend-il compte du changementsurvenu dans sa situation ?& Ne se souvient-il plus déjà de Heal-thful-House, du pavillon où il était prisonnier, de son gardien 78  Gaydon ?& C est infiniment probable.Le passé s est effacé de sonsouvenir, et il est tout au présent.Mais, à mon avis, même sur le pont de l Ebba, dans ce milieude la pleine mer, Thomas Roch est toujours l inconscient que j aisoigné durant quinze mois.Son état intellectuel n a pas changé, laraison ne lui reviendra que lorsqu on l entretiendra de ses décou-vertes [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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